Grand débat national : À l’heure de la restitution abonné

Après quatre-vingts jours de débats, l’exécutif organisait ce 8 avril la restitution des contributions citoyennes du grand débat national, laissant au président de la République le soin de présenter les grandes orientations à partir de la mi-avril.

Par Anne-Sophie Balle— Publié le 10/04/2019 à 15h19 et mis à jour le 14/01/2021 à 13h59

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Semaine marathon pour l’exécutif. Une synthèse des contributions citoyennes lundi 8 avril à Paris, puis des discours d’Édouard Philippe les 9 et 10 avril devant l’Assemblée nationale et le Sénat afin de préciser les enjeux des conclusions du grand débat, avant les premières annonces attendues la semaine prochaine. Le grand débat national s’achève et s’accompagne d’un impérieux besoin de changement. « Ce grand débat a fait l’objet d’un élan inédit pour l’échange, la confrontation des idées et la construction de solutions. Un débat aujourd’hui considéré comme une promesse, qui suscite beaucoup d’attentes quant aux pistes […] que décideront le gouvernement et le président de la République », a réagi la CFDT à sa sortie du Grand Palais.


La déclinaison locale du Pacte du pouvoir de vivre

Sur le territoire, des structures syndicales et associatives ont décidé de décliner aux échelons local et régional les 66 propositions formulées dans le Pacte pour le pouvoir de vivre. À Concarneau (Finistère), « l’idée est d’engager une démarche sur le long terme en faisant intervenir des acteurs de la vie locale », résume Pierre Le Gars, représentant CFDT et animateur du collectif concarnois. Ici, les préoccupations majeures ont déjà été identifiées : logement, précarité, insertion et mobilité figurent en tête de liste. « À nous de construire des propositions adaptées au terrain sur lesquelles nous sommes d’accord pour travailler. » Avec une ambition partagée : celle de ne pas laisser au gouvernement le monopole de la synthèse. Plus au sud, à Tarbes (Hautes-Pyrénées), les représentants des organisations signataires ont choisi de concentrer leurs forces sur les services publics, problématique omniprésente dans les réunions locales. « La Région n’était pas le bon échelon pour décliner les propositions du pacte, aussi avons-nous préféré nous positionner en appui technique des rencontres qui se feront à l’échelle des territoires », précise Grégory Martin, secrétaire général de l’URI Occitanie.

Autre exemple en Nouvelle-Aquitaine, où l’on voit le pacte comme « une occasion de débattre et de coconstruire avec des structures qui partagent les mêmes valeurs », résume Olivier Chabot, coordinateur CFDT du collectif régional des Places de la République. Impulsé en région au lendemain de la tribune médiatique « Reconstruire le pacte démocratique » parue en décembre, ce collectif (dont les signataires sont sensiblement les mêmes que ceux du pacte) a déjà permis d’organiser plusieurs réunions, et un événement rassemblant 90 personnes à la fin février. « Aujourd’hui, l’idée est d’aller plus loin dans les propositions. Pourquoi ne pas faire des questions de transition écologique un thème d’éducation populaire pour nos élus et adhérents, avec des journées de formation dont les programmes seraient coconstruits avec d’autres signataires ? » À suivre…

Des pistes, l’exécutif s’est bien gardé d’en formuler dans sa synthèse, laissant au président de la République le soin de présenter ses arbitrages à partir de la mi-avril. Après trois heures de restitution du 1,9 million de contributions…

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