Ikea Brest : une section CFDT en confiance abonné

Créée suite à l’affaire d’espionnage dans l’entreprise, la section CFDT n’a cessé de se développer et de s’imposer comme interlocuteur incontournable dans le magasin de Brest.

Par La rédaction— Publié le 31/08/2020 à 08h22

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« On est à plus 60 % de chiffre d’affaires par rapport à la même période l’an dernier et seulement 80 % de l’effectif travaille ! Tout le monde n’a pas repris et la direction met des gens en absence pour liquider des congés avant la fin de l’année fiscale, fin août. On est exténués. On en parlera au CSSCT. » Pour Sandrine Ledu, élue CFDT et vendeuse chez Ikea à Brest, le retour au travail après la crise du Covid n’a rien d’une sinécure. Le magasin a rouvert ses portes le 25 mai et peut désormais recevoir jusqu’à 1 450 personnes (clients et salariés) sur ses 24 000 m2. « Si le magasin a perdu 7 millions d’euros dans la période, explique Jean-Luc Quéau, le délégué syndical CFDT, Ikea, au niveau national, a aussi renoncé à prendre les 37 millions d’euros de chômage partiel auquel l’entreprise pouvait prétendre. C’est bien mais ça ne doit pas se rattraper sur le dos des salariés ! »

La réouverture suivie pas à pas par une équipe dédiée

Repères

Le magasin Ikea de Brest (ouvert en 2008) emploie 206 salariés, soit 183 équivalents temps plein et des intérimaires.
Lors des élections du CSE de 2020, la section CFDT a remporté 87,43 % des voix et la CFTC 12,57 %.
La section compte 52 adhérents
et progresse de plus 10 % par an.

Pendant la crise, les services ont rouvert progressivement. Cela a commencé par le click and deliver (la livraison de biens achetés sur internet) puis le click and collect (la version drive d’Ikea), la réouverture du magasin et enfin la restauration. « À la section, nous avons créé une équipe spéciale Covid chargée de suivre les différentes étapes de très près. Mais nous avons dû nous imposer face à la direction sur les réouvertures. Nous nous sommes d’ailleurs opposés au click and deliver, estimant qu’en plein confinement, vendre de la décoration n’était pas vital et qu’il fallait d’abord préserver la santé des livreurs », raconte Charles Gogly, élu CFDT et agent de maîtrise au service logistique. « Ce genre d’opposition et de rapport de force favorable est possible parce que nous avons une section nombreuse et structurée qui s’appuie sur une représentativité très large », analyse Thomas Grall, élu au comité social et économique et salarié au service logistique.
De fait, avec 57 adhérents et une progression de 10 % par an, la section a remporté les dernières élections en 2020 avec 87,43 % des voix, laissant la CFE-CGC loin derrière avec 12,57 %, quand la CFTC, elle, disparaît.

L’affaire d’espionnage, vécue comme une trahison

Pourtant, cette dernière a été un temps première organisation syndicale. Mais la création de la CFDT en 2012 a changé la donne. À la politique « compréhensive » de la CFTC à l’égard de la direction, la CFDT a opposé un syndicalisme…

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