[Vidéo] Rentrée sociale : Un agenda déjà bien rempli abonné

Annoncées dès la mi-juillet par le président de la République, les rencontres bilatérales visant à échanger avec les partenaires sociaux sur l’agenda social des prochains mois se sont achevées le 4 septembre. Retour sur les grands dossiers.

Par Anne-Sophie Balle— Publié le 05/09/2018 à 06h49

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Une rentrée sociale sur les chapeaux de roue. Depuis le 29 août, le Premier ministre accompagné de Muriel Pénicaud, ministre du Travail, et d’Agnès Buzyn, ministre de la Santé, recevait tour à tour l’ensemble des organisations syndicales et patronales.

La CFDT, reçue le 4 septembre, a fermé le bal. Six semaines après le mini-sommet social organisé à l’Elysée autour du président de la République, ces rencontres bilatérales avaient pour dessein de « tracer les contours du programme de travail de l’année à venir en matière sociale, les grands axes des évolutions que le gouvernement envisage et la méthode pour y parvenir », selon les termes employés par le Premier ministre.

Elles ont été pour la CFDT l’occasion de redire au gouvernement que « toute politique qui ne ferait pas sens donnerait le sentiment qu’on égraine des réformes sans intérêt ». Laurent Berger en appelant à « des politiques sociales beaucoup plus assumées et des politiques de solidarité plus fortes ». En ligne de mire du secrétaire général : les arbitrages budgétaires annoncés ces derniers jours dans la presse et, plus globalement, les économies envisagées sur les plus démunis et les plus éloignés de l’emploi. Celles-ci « donnent l’impression de s’attaquer aux plus fragiles ».

Une remise à plat du système qui fasse sens

Dans un contexte économique et social toujours dégradé, avec des signes d’amélioration qui tardent à se faire jour sur le front du chômage, les échanges ont donc naturellement porté sur les sujets brûlants de cette rentrée sociale. À commencer par lien vers le contenu : L'assurance-chômage, pour laquelle le président de la République a souhaité une « remise à plat du système » en demandant début juillet aux partenaires sociaux de rouvrir une négociation sur le sujet. Encore faut-il pour cela que ceux-ci soient respectés dans leur capacité de négociation et d’innovation, souligne la CFDT.

Aussi la CFDT réfute d’emblée que le dossier soit abordé sous le seul prisme budgétaire. « La réponse au chômage ne peut pas, non plus, se réduire au versement d’un minima social par l’État ou d’une offre de formation pour solde de tout compte. Et ce n’est pas non plus en favorisant les heures supplémentaires, au détriment de ceux qui n’ont pas d’emploi ou en instaurant une dégressivité des allocations chômage qu’on résoudra le problème, a rappelé la CFDT.

« En revanche, s’il s’agit de construire un système qui continue à être performant dans l’indemnisation et qui accompagne vers l’emploi durable, la CFDT assumera sa part de responsabilité comme elle l’a toujours fait dans le cadre du paritarisme », développait Laurent Berger à sa sortie de Matignon. Reste à savoir ce qui figurera dans la lettre de cadrage transmise par les pouvoirs publics dans les prochains jours. « Si la lettre de cadrage ne nous convient pas, nous ne ferons pas mine, poursuit le secrétaire général, se refusant à tirer les conclusions sur un document qui aujourd’hui n’existe pas ».

L’enjeu de la santé au travail

La question de la santé au travail a également été au cœur des échanges. Le rapport Lecocq-Dupuis-Forest remis le 28 août au gouvernement répond globalement aux attentes de la CFDT – en prônant une révolution du système de prévention des risques professionnels pour en améliorer la visibilité et l’efficience.

Le Premier ministre devrait d’ailleurs annoncer prochainement l’ouverture d’une négociation sur le sujet, négociation que la CFDT souhaite élargir à la question de la qualité de vie au travail, « afin que les conditions de travail soient négociées…

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