Covid-19 : Comment Pôle emploi se prépare à la reprise abonné

Dans les 900 agences que compte l’opérateur public de l’emploi, depuis début mai on prépare l’aménagement des sites, en vue d’une réouverture progressive au public à compter du 18 mai. Dans quelles conditions ? Comment sont impliqués les représentants du personnel ? Reportage à Chaumont et Nantes.

Par Anne-Sophie Balle— Publié le 22/05/2020 à 06h51 et mis à jour le 14/01/2021 à 13h59

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« C’est comme un saut dans le vide qu’on essayerait de sécuriser avec le maximum d’élastiques. » Au moyen d’une telle métaphore, Audrey, conseillère Pôle emploi de la banlieue nantaise, traduit la crainte d’un certain nombre d’agents de Pôle emploi liée à la perspective d’un retour trop rapide à une activité normale. « Le matériel est là. Mais l’information, elle, n’est pas toujours très claire. » Fermées depuis le 23 mars, les 900 agences de l’opérateur public de l’emploi se préparent à la réouverture depuis déjà plusieurs jours. Les grandes lignes du plan de reprise d’activité, présentées au début mai par la direction générale, ont depuis été soumises au comité social et économique (CSE) pour avis. Le document stipule notamment que la semaine du 11 mai devait être consacrée à la préparation de la réouverture des sites avec « des équipes chargées de définir l’aménagement des espaces communs et de ceux pouvant accueillir du public, ou encore le nombre maximal de collaborateurs et d’usagers pouvant être simultanément prévus en agence », précise les élus CFDT. Le tout avant une ouverture progressive au public à partir du 18 mai.

Des mouvements massifs de demandeurs d’emploi à éviter

À Chaumont (Haute-Marne), Carole Merle, conseillère et déléguée syndicale, fait partie de ces équipes volontaires sur le pont depuis le 11 mai. Après quelques jours passés à aménager la circulation avec un marquage au sol des plus scrupuleux et à installer le matériel (gel omniprésent et vitres en Plexiglas dans les bureaux), elle espère n’avoir rien oublié. « Toute cette semaine, nos collègues ont eu la possibilité de nous remonter leurs interrogations et leurs idées quant aux conditions d’aménagement du site. Et, en parallèle, nous avons continué d’informer les demandeurs d’emploi que nous suivons par SMS ou téléphone sur les conditions d’ouverture qui seront, dans un premier temps, très limitées. » Ne serait-ce que pour éviter, comme ce fut le cas le 11 mai sur le site voisin d’Épernay (Marne), un afflux de personnes devant les grilles de l’agence dès 8 h 30. À Chaumont, seuls 8 agents sur les 38 que compte l’agence seront présents la première quinzaine de la reprise d’activité. Tous sont volontaires. Mais elle le sait : pour d’autres sites, le climat est encore anxiogène. « La présence sur site par rotation telle qu’envisagée par la direction à partir du 18 mai met mal à l’aise les agents dont certains ne sont…

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