Covid-19 : Chez Geodis Logistics, la CFDT obtient des protections pour les salariés abonné

Dans les entrepôts de Geodis Logistics Ile-de-France, des salariés ont été exposés à des risques de contamination que la direction ne voulait pas voir. La section CFDT est montée au créneau pour que les mesures de protection soient réelles et appliquées partout

Par Claire Nillus— Publié le 11/05/2020 à 09h57 et mis à jour le 14/01/2021 à 13h59

Début mars, l’épidémie est là et dans les onze sites logistiques de Geodis en Ile-de-France qui emploie 500 salariés (et quelque 250 intérimaires dans l’année), comme ailleurs, tout manque en matière de protection : ni gel, ni gants, ni masques. « Les premiers jours du confinement de la population, la situation était irréelle chez nous : des cas d’infection sont repérés sur le site de Lises dans l’Essonne, certains sont des intérimaires dont on perd rapidement la trace, les salariés retournent travailler malades de peur, pour eux, pour leur famille », raconte Jorge Goncalves, secrétaire du CSE et délégué syndical. Au départ du dépôt de Lisses, les transporteurs livrent pour le compte de Leroy-Merlin notamment, et quelques autres fournisseurs de produits jugés « non essentiels » dans la période. « Nous avons immédiatement écrit à la direction pour lui faire part de nos inquiétudes », poursuit Jorge. Le 17 mars, un CSE extraordinaire prévoit de faire le point sur les consignes de prévention et une consultation, dans le cadre du recours au chômage partiel, pour les sites qui ne sont plus approvisionnés, compte-tenu de la fermeture des frontières et de la mise à l’arrêt de certains clients. Le manque de matériel de protection est évoqué mais rapidement évacué : la direction explique, en effet, que la commande de masques a été passée mais que l’entreprise n’ayant pas encore été livrée, il faut, en attendant, appliquer les gestes barrières… Insuffisant pour la CFDT qui réclame, depuis le début de la crise sanitaire, la fermeture des sites qui ne sont pas dans la chaîne alimentaire, médicamenteuse et de produits de première nécessité, ce que la direction refuse. « Lorsque quatre salariés ont déclaré de la fièvre, le site de Lisses a quand même été fermé cinq jours pour désinfection. Puis le business a repris ».

Ailleurs, les mesures mises en place ne sont pas non plus toutes à la hauteur : à Saint-Ouen l’Aumône, un site dont l’activité est indispensable car dédié aux livraisons des pharmacies, Jorge constate : « Les mesures barrières existaient à l’entrée, au vestiaire et au réfectoire, mais rien n’était prévu à l’intérieur des bâtiments. Or, un travailleur passe quelques minutes à l’entrée et au vestiaire, une demi-heure en pause déjeuner et tout le reste de sa journée dans l’entrepôt ! ».

Et pendant ce temps…

Pendant ce temps, la direction multiplie des notes, détaillant les mesures qu’elle préconise pour freiner la propagation du virus et protéger les salariés. « Seulement, il y avait un sacré décalage entre ce que l’on nous certifiait avoir été fait par écrit et la réalité sur le terrain. » Le 26 mars, un nouveau cas se déclare, cette fois sur le site de Villabé (électroménager et électronique).…

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