Chez Accor, anticiper, accompagner, former abonné

Depuis le début de la crise, les militants CFDT des enseignes Mercure, Sofitel, Ibis ou Formule 1 accompagnent les 8 000 salariés du groupe. Ce travail a permis de préserver les conditions de travail et une partie du pouvoir d’achat du personnel.

Par Jérôme Citron— Publié le 06/11/2020 à 14h04 et mis à jour le 14/01/2021 à 13h59

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« On n’a jamais autant travaillé, mais c’était une période humainement très riche ! » Comme beaucoup de militants, Pascal Sourget n’oubliera pas de sitôt le 14 mars, lorsque l’ex-Premier ministre Édouard Philippe annonçait la fermeture des cafés et restaurants à minuit. Délégué syndical et coordinateur CFDT chez Accor Invest (qui assure la prestation hôtellerie de l’ensemble des enseignes du groupe Accor), ce militant chevronné a aussitôt appelé le directeur de son hôtel pour organiser le travail. « En une nuit, nous avons basculé du service en salle au service dans les chambres ; quelques jours plus tard, nous fermions presque tous les établissements. »

La négociation en amont d’un accord de chômage partiel

Si brutale que fut l’annonce, les représentants des salariés s’attendaient à cette éventualité et avaient commencé à s’y préparer. Moins d’une semaine auparavant, les organisations syndicales concluaient à l’unanimité un accord de chômage partiel qui fixait l’indemnité des salariés à 90 % du salaire net (le minimum fixé par la loi étant de 84 %). « Les chiffres de l’entreprise étaient mauvais depuis le début de l’année. À Paris, nous subissions déjà l’absence de la clientèle chinoise, explique Pascal. Notre direction était d’ailleurs sensibilisée à ce qui se passait dans les pays où nous avions des hôtels. Ceux de Chine étaient déjà fermés comme ceux du nord de l’Italie, et il se disait que Rome allait suivre. »

Première organisation syndicale avec 34 % des voix devant FO (33 %), la CGT et la CFE-CGC (autour de 16 % chacune), la CFDT d’Accor Invest est aguerrie. Les militants ont anticipé les problèmes, et la négociation a pu se régler rapidement. « Nous demandions une indemnisation à 100 %, nous sommes tombés d’accord sur 90 % avec un délai de prévenance pour la reprise de deux jours », résume Pascal. Lorsque le président de la République a annoncé, le 17 mars, le confinement général, les salariés d’Accor Invest voyaient ainsi leur pouvoir d’achat moins impacté que celui de beaucoup de collègues du secteur – et ce, alors que 90 % des hôtels du groupe étaient fermés.

Une deuxième phase de travail attend alors les militants : préparer les réouvertures tout en répondant aux inquiétudes des salariés dont les hôtels étaient restés ouverts afin d’y loger les policiers, gendarmes, personnes à la rue mais aussi les malades de la Covid-19 qu’il fallait « extraire » de leur domicile. « Avec la direction, nous avons mené un gros travail sur le protocole sanitaire à mettre en place, relate Pascal. Un groupe d’élus CFDT s’est emparé de cette question et a fait un travail remarquable. » Quel personnel devait mettre un masque, et quand ? Où…

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